L’arrivée de Black Panther était attendue depuis le début de la création du Marvel Cinematic Universe. Tout d’abord, avec le bouclier de Captain América, puis ensuite le tableau du SHIELD indiquant la localisation du Wakanda dans Iron-Man 2. Et enfin, l’évocation du Wakanda dans Avengers Age of Ultron.

Plusieurs projets d’adaptation de ce personnage ont été mis sur pied pendant plusieurs années. Wesley Snipes a voulu monter le film pendant plusieurs années. Il déclare qu’il a essayé de monter le film avec le réalisateur John Singleton. Or ce dernier n’aurait pas compris le personnage car il voulait juste le cantonner à sa dimension super-héroïque à New-York. Snipes finira par se retirer du projet.

Black Panther est un personnage iconique à plus d’un titre. En effet, ses aventures sont le reflet de l’évolution de la communauté afro-américaine au travers des différentes époques. Ce film est très attendu pour plusieurs raisons. La première, c’est que le héros est un roi africain à la tête d’un pays technologiquement très avancé. Le cast est quasi-exclusivement composé de personnes de couleur. Cela n’aurait pas pu être possible il y a seulement quelques années !

La seconde raison, c’est que Black Panther devient un peu malgré lui le porte drapeau de la diversité et de la mise en avant des minorités visibles dans les grosses production américaines. Et enfin, la troisième raison, c’est que ce super-héros, bien qu’ayant été créé par Stan Lee et Jack Kirby, n’est pas américain ! Ce qui, pour l’époque était novateur !

L’avis de la presse

Les retours des critiques de la presse sont globalement positifs pour ce film. Si ils saluent tous le travail  de la direction artistique et l présentation du Wakanda, certains restent sur leur faim concernant les scènes d’action ou l’intrigue pas assez poussée.

  • Le point pop:  » Si l’on attendait naïvement une révolution, Black Panther sera une amère déception. Mais, dans sa demie-réussite (ou son demi-ratage), il reste tout de même un produit Marvel singulier, positif et dont le raz-de-marée annoncé en salles ouvrira sûrement de nombreuses portes et fenêtres de dialogue, à guetter dans le temps. »
  • Les Toiles Héroïques: « Si le propos politique de Black Panther est unique pour un film de super-héros, le déroulement de l’intrigue n’en demeure pas moins très prévisible.« 
  • Le journal du Geek: « Étonnante surprise que ce Black Panther qui se démarque quelque peu des autres films du genre. En misant sur le fond plus que la forme, à l’inverse de nombreuses productions Marvel, la réalisation de Ryan Coogler a le mérite d’innover et d’apporter un vrai plus dans l’univers super-héroïque actuel. Restent les défauts habituels inhérents à ce type de long-métrage (longueurs, passages inutiles, patriotisme exacerbé) qui n’enlèvent pas le charme d’une panthère que l’on a hâte d’entendre rugir à nouveau.« 

Qui est la Panthère Noire ?

Dire que j’attendais ce film avec une impatience mêlée de frustration est une doux euphémisme. Black Panther est un personnage incontournable de l’univers Marvel. Pour bon nombre de lecteurs, il est un personnage à part dans cet univers foisonnant. En effet, il est à la croisée des chemins: C’est un combattant hors-pair doublé d’un fin stratège. C’est un génie scientifique du niveau de Reed Richards (bien que cela ne soit pas mis en avant dans le film). Et enfin c’est un souverain d’un pays aux traditions ancestrales et  à la technologie avancée. Lorsque Stan Lee et Jack Kirby ont créé le personnage dans les années 60, ils voulaient créer un héros différent, humaniste, ayant une autre grille de lecture des évènements.

T’challa est le souverain du Wakanda, un pays imaginaire à la technologie innovante et très en avance sur les autres pays. C’est à la suite du meurtre de son père, T’Chaka, que T’challa endosse le costume cérémoniel de la Panthère Noire. Le meurtrier de son père ( dans les comics), Ulysse Klaw, est un mercenaire obsédé par le vibranium. T’challa vengera son père en le tuant. Black Panther apparait pour la première fois dans la série les 4 fantastiques, qu’il invite dans son pays . Cette invitation n’est qu’un prétexte pour se mesurer à ces étrangers et évaluer le danger potentiel qu’il représente pour son pays. Il fera de même avec les Vengeurs. T’Challa ne pense pas comme un héros, mais comme un chef d’Etat. Cette dimension politique rend le personnage plus profond que les autres héros.

Un univers original et riche

L’univers de Black Panther est différent des autres héros du MCU. Contrairement aux autres personnages, qui sont établis à New-York, Black Panther est originaire d’un pays imaginaire situé au sein du continent africain. Stan Lee et Jack Kirby ont imaginé un pays, à la fois mystérieux, pétri de traditions et avancé socialement et surtout à la tête d’une technologie très avancée, grâce au vibranium. Ryan Coogler parvient à dépeindre ce pays ultra-développé avec ses différentes facettes. Il prend le temps de nous faire découvrir la cité dorée, les mines du précieux minerai,ainsi que le paysage luxuriant de ce pays. Dommage qu’il n’ait pas eu l’opportunité de nous montrer les autres lieux mythique tel que la cité des morts ou la techno-jungle.

Une intrigue maîtrisée

Le réalisateur Ryan Coogler est parvenu à proposer une histoire lisable, avec des enjeux politiques forts. Il en profite pour faire réfléchir en filigrane sur l’esclavage, le colonialisme. On retrouve une certaine ampleur dans les intentions du réalisateur et de son équipe. Nous suivons le parcours de T’Challa, une semaine après le décès de son père T’Chaka. Il retourne au Wakanda, pays aux traditions isolationnistes, qui se cachedu reste du monde. T’challa devra littéralement conquérir son titre de roi du Wakanda lors d’un combat rituel où il devra montrer sa supériorité aux autres tribus. Mais c’était sans compter avec les mercenaires Ulysse Klaw, et Eric Killmonger. Le roi devra se battre sur tous les fronts pour préserver son trône et surtout ses précieuses réserves de Vibranium.

Avec tous les thèmes abordés, le réalisateur parvient à maîtriser son récit tout en nuances. L’histoire se limite à une lutte pour garder le trône. Coogler utilise Ce personnage pour distiller un discours radical sur l’esclavage, la colonisation. Cela rend le film intéressant, plus profond dans son propos. En cela il se distingue des autres films marvel. Il n’est pas formaté comme les autres.

La narration avant l’action

L’une des faiblesses du film est aussi ce qui fait son intérêt. Le réalisateur a privilégié la découverte d’un pays mystérieux, avec ses traditions, ses villes au détriment de l’action. Le réalisateur prend le temps de poser son décor pour developper son intrigue. Et c’est une très bonne chose !! Les scènes d’action sont certes moins nombreuses, mais elles sont nerveuses et lisibles. Ces scènes percutantes servent le propos de l’histoire, ce qui rend l’ensemble prenant.

Mais…des décors artificiels

Les décors en CGI sont le principal point noir du film. Cela est particulièrement visible à des moments clés du film. Cela casse l’effet immersif malheureusement. C’est surtout le cas à la fin du troisième acte lors du combat final. Et c’est vraiment dommage car cela casse la dynamique des scènes. La plupart des scènes se déroulant au Wakanda ont été tournées sur fond vert. Si certaines sont de bonne qualité, d’autres en revanche ne font malheureusement pas illusion. On peut du coup se demander pourquoi ne pas avoir fait l’effort de tourner quelques scènes sur le continent africain alors que la production s’est déplacée en Corée du sud pour une partie du film.

Un casting impeccable

Tout le casting est impressionnant chacun dans sa partie. Chadwick Boseman livre une très bonne version de la Panthère Noire. Il retranscrit très bien le parcours initiatique du jeune roi humaniste T’Challa. Le besoin d’être juste et la volonté de bien servir son pays ressortent bien au travers de l’interprétation de l’acteur.

Michael B Jordan, est écrasant de charisme dans le rôle de Killmonger. Il parvient même à voler la vedette à La Panthère Noire elle-même lors de ses scènes en commun. Son personnage est bien écrit. Il est important de le signaler tant les vilains ont toujours été les points noir des productions Marvel. On sent l’intelligence et la colère dans le jeu de l’acteur. Ce personnage force à un questionnement sur des sujets forts tel que l’esclavage et le néocolonialisme, des thèmes forts pour le réalisateur.

Howard Duke est tout aussi impressionnant et charismatique dans le rôle de M’Baku, chef de la tribu Jabari. Il n’a pas beaucoup de scènes mais parvient à exister malgré un temps de présence plus que relatif.  Daniel Kaluuya, révélé par le film Get out, est parfait dans le rôle de W’Kabi, responsable des frontières du pays.

A souligner les prestations pleines de charisme de Danai Gurira, aka le Général Okoye, leader des Dora Milaje, de la Reine Ramonda, interprétée par Anglea Bassett. Personnellement j’ai un petit coup de coeur pour la petite soeur Shuri, véritable révélation du film.

Les Femmes mises en avant

Contrairement aux autres film Marvel, les personnages féminins font partie intégrantes de l’histoire et ont une réelle influence sur l’histoire. Mention spéciale à Danai Gurira, interprète de Okoye, la générale de la garde royale du trône du Wakanda. Elle est écrasante de charisme. Idem pour la mère de T’Challa, Ramonda, incarnée par Angela Basset.

La soeur de T’challa, Shuri, est la caution comique du film. Elle joue aussi le rôle d’une scientifique qui améliore la combinaison de Black Panther, ainsi que ses autres gadgets. Contrairement à Q dans James Bond, elle ne reste pas en retrait et monte au front dans le 3ème acte.

Nakia, joué par Lupita Nyong’o, est le love interest de T’challa. C’est une espionne du royaume qui n’a pas peur de se battre pour ses convictions. Elle va épauler T’challa dans son combat pour récupérer son trône. Une vraie femme badass qui n’a pas peur de combattre aux côtés des Dora Milaje.

Une bande son immersive

Un soin tout particulier a été apporté à la bande son. La musiques tribales nous invitent au voyage au Wakanda. Les artistes hip-hop du moment délivrent des super morceaux bien chaloupés.

Verdict ?

Ce film était très attendu par les fans. Ryan Coogler est parvenu a livrer une histoire prenante. La direction artistique est très inspirée des différentes cultures africaines. Le film est coloré. Le fait que l’histoire se passe sur le continent Africain ( pour partie ) est très rafraichissant. Le casting est juste impeccable. En revanche, il est dommage que la production ne se soit pas déplacée en Afrique pour les plans au Wakanda. Car cela aurait ajouté du cachet à ce film. Et on peut être déçus de la qualité des effets spéciaux pour un film au budget de 200 millions de dollars. Le rythme lent de l’histoire peut dérouter certains fans. Néanmoins, Black Panther est un très bon film qui marque un réel tournant pour Marvel Studios. #WakandaForever