Aquaman est de retour et souhaite rapprocher les 2 mondes dont il est ici. Ce projet honorable va compliquer la vie du roi des 7 mers à plus d’un titre. Un départ prometteur aux allures de blockbuster…

Aquaman est un personnage à part dans l’univers DC. Traînant une réputation de ringard des profondeurs des océans, le roi des 7 mers a bénéficié à l’occasion des New 52 d’un relaunch bien senti par le scénariste Geoff Johns, sublimé par le trait fin et dynamique d’Ivan Reis. La série est reprise par Dan Abnett, scénariste-architecte de l’univers cosmique de Marvel. Aquaman a décidé de rétablir les relations diplomatiques entre Atlantide et les pays de la surface.

Pour ce projet, une ambassade est établie sur les côtes américaines. Si cette initiative montre la volonté de rapprochement d’Atlantis, ce n’est pas le cas de Black Manta, Nemesis absolu, qui va ruiner la l’inauguration de l’ambassade et la réputation d’Aquaman au passage. Cet évènement va dégrader les relations avec les Etats-Unis, qui accusent Atlantis d’actes de guerre ! Aquaman va devoir s’opposer à l’armée américaine, et même Superman ( !) avant de découvrir qui sont ses réels ennemis.

Aquaman, chef d’Etat

En le plaçant dans un contexte géopolitique, Dan Abnett sort son personnage principal de son rôle de héros et le force à sortir de sa zone de confort pour atteindre son rêve de paix.

Si Geoff Johns voyait essentiellement Atlantis comme une menace ( cf justice league tome 3 – l’invasion d’Atlantis), Dan Abnett voit la nation aquatique comme une force géopolitique.

Elle tente à prendre sa place au sein de la communauté internationale, malgré les réticences d’un gouvernement américain. C’est vite oublier qu’il s’est battu pour la Terre durant l’invasion de Darkseid.

Cette intolérance à 2 vitesses prend tout son sens, lors des discussions avec le chef de cabinet du gouvernement US. Il en est de même lors de la confrontation avec Superman, venu parlementer pour en venir aux poings.

 

Ce « différend » est bien amené par l’auteur, qui complique crescendo l’histoire. Il pousse Aquaman à dévoiler sa vision des choses et sa frustration quant à son statut de solitaire. L’invasion de plusieurs villes par Atlantis a laissé des traces même si il n’en étais pas directement responsable, le public le voit non pas comme un héros mais une menace.

Son objectif de rapprochement de 2 mondes est d’autant plus compliquée que son propre peuple émet des réserves sur la nouvelle politique d’ouverture de son monarque. Murk, chef de la garde royale est est le parfait exemple. Il suit à la lettre les instructions de son roi mais ne se prive pas de mépriser les « rampants ». Certains humains demeurent ouverts d’esprits tel que le lieutenant Stubbs, venue à l’ambassade en tant que liaison entre Atlantis et la royal navy.

Mera, Force de la Nature

Même Mera émet des doutes sur cette nouvelle politique. Ce qui ne l’empêche pas de soutenir son futur mari. Ce n’est que lorsqu’elle réalise que la situation s’envenime et leur échappe qu’elle va chercher Arthur en prison! Elle devient une véritable force de la nature que rien ne semble arrêter, pas même Aquaman ! Elle vient aussi en aide à son fiancé pendant son combat avec Superman.

Cette situation vient confirmer que Mera est un partenaire D’Aquaman. Elle est une composante essentielle de la série qui contribue à la dynamique du couple qu’elle forme avec Arthur Curry.

Une histoire prenante…et incomplète !

Dan Abnett nous emmène sans forcer dans ce nouveau cycle des aventures du roi des 7 mers. Il le transforme en outsider incompris. Il est contraint de recourir à des solutions extrêmes pour limiter les dégâts ! Le rythme de l’histoire est très prenant. Les catastrophes s’enchaînent les unes après les autres sans avoir le temps de souffler !

Néanmoins, les passages permettant de construire l’histoire ne sont à mon goût pas assez nombreux. Du coup, l’intrigue est certes palpitante mais n’avance pas vraiment.  L’histoire se termine sur un cliffhanger alors quon veut lire la suite !

Et le dessin alors ?

Niveau graphique, plusieurs artistes se sont relayés pour ce run. le travail des éditeurs est à saluer car ils ont permis à ce qu’il y ait une homogénéité graphique autour de cette histoire. En effet, il n’y a pas de véritable cassure au niveau graphique bien que chaque dessinateur ( Oscar Jimenez, Brad Walker, Philippe Briones…) Un petit bémol cependant concernant l’armure d’Aquaman, qui là retrouve sa couleur orange, et perd de sa superbe.

Elle était dorée et faisait armure chez Ivan Reis et Paul Pelletier, alors que là elle ressemble à la peau de la chose… bizarre… Il s’agit peut-être d’un parti pris mais je n’y adhère pas. Concernant la composition des scènes, l’ensemble des actions sont claires et lisibles. Des découpages cinématographiques sont même utilisés dans certains passage rendant l’action encore plus prenante.

 

On pouvait légitimement s’inquiéter du passage de flambeau suite au run vraiment réussi de Geoff Johns et Ivan Reis, et Paul Pelletier. Sans être inoubliable, ce nouveau départ dans le cadre de relaunch rebirth s’avère réussi. C’est rythmé, il y a des enjeux et des bonnes scènes d’action. Reste maintenant à savoir si la conclusion de l’intrigue se révèlera aussi intéressante que ce début prometteur…Dernier point: Bien qu’il ne s’agisse que d’une édition presse, le soin apporté par Urban est à souligner !