Alors que les films adaptés de bandes dessinées américaines brillent aux meilleures places du box office international, certains n’ont toujours pas compris leurs précédents échecs et poursuivent dans la médiocrité crasse. 20th Century Fox nous pond la quatrième adaptation cinématographique du comic book « Fantastic Four ».

INEPTIES JOURNALISTIQUES FRANÇAISES

Les stupidités des journaleux locaux y vont de plus belle.

Libération nous explique qu’il s’agit de « jeunes scientifiques new-yorkais dont ‘Victor Van Doom’ (et non pas Von Doom) et Ben Grimm (qui n’est pas scientifique mais simplement le pote de Reed Richards) ».

Elle nous dit que ça parle de « comment quatre jeunes surdoués, (…) Ben Grimm (Non, non. Toujours pas !) » mais surtout raconte des conneries en citant que « 2014 était une mauvaise année pour Marvel ». BWAHAHA ! T’as raison, godiche ! Captain America : The Winter Soldier a amassé 714,7 millions de dollars de recettes pour un budget de 170 millions et Guardians Of The Galaxy a engrangé 774 millions de dollars de recettes pour un budget également de 170 millions ! Mais elle enchaîne sur « 2015 aussi. La franchise de comics a enchaîné les échecs publics (et critiques): « The Amazing Spider-Man: le destin d’un héros (708,3 millions de dollars de recettes pour un budget de 255 millions) », « X-Men: Days of Future Past (748 millions de dollars de recettes pour un budget de 200 millions) » ou encore « Les Nouveaux Héros (652 millions de dollars de recettes pour un budget de 125 millions) ». Bref. Les chiffres, c’est pas son truc.

Critikat affabule en nous expliquant que le but est de « raconter la constitution d’un groupe d’individus apparemment inadaptés à la communauté ».

Le Figaro nous présente « les Quatre Fantastiques, premier désastre industriel de Marvel » et « le premier gros accident d’images enregistré dix ans par les studios de Spider-Man ». Aucune de ces deux licences ne sont chez Marvel Studios, les FF sont chez 20th Fox et le tisseur chez Sony et ils ne comprennent aucune des références de Ultimate Fantastic Four. Et ils ont oublié de mettre « depuis » entre « enregistré » et « dix ».

Le Monde nous signale que « deux films, déjà produits par la Fox, ont glissé sur la conscience collective comme sur une toile cirée. Il fallait donc les « rebooter » » (Les deux films ont marché au box office. Même le deuxième. Eeeeeh oui…) et pense que « l’on prendra congé de Monsieur Fantastique et de ses trois amis, avec le sentiment qu’on n’est pas près de les revoir » (c’est pas comme si une suite avait été déjà signée pour 2017 !). Ouais mais bon… Comment voulez-vous qu’on le sache ? On n’est QUE journalistes ! C’est pas comme si on pouvait se renseigner sur le sujet qu’on traite !!!

Le Parisien est anormalement jovial et bon public et finit par s’emmêler les pinceaux en inversant les attributs de certains personnages «  au trublion technicien Victor et au génie ombrageux Johnny Storm… ».

Ecran Large vante la qualité à la fois naïve comme du Spielberg des années quatre-vingt et digne de Cronenberg et que « cet équilibre précaire tient bon grâce à un souci réel d’adaptation et d’écriture des personnages » alors qu’il s’agit d’un viol manifeste et tente de nous faire croire que « le métrage nous rappelle ainsi qu’on n’avait pas vu depuis longtemps un blockbuster super-héroïque s’attarder sur les failles, les doutes, les liens, les affects de ses protagonistes ». Alors qu’on ne voit QUE ça depuis le début des super-héros sur le grand écran ! Du pathos, du pathos et encore du pathos.

On aurait pu croire que des journalistes spécialisés de la pop culture relèveraient le niveau ? Il n’en n’est rien ! Unification France se contente de recopier et traduire des articles de comicbookmovie.com non pas une fois mais DEUX FOIS sur le même sujet !  http://www.unificationfrance.com/article39870.html?lang=fr copié et traduit de http://www.comicbookmovie.com/fansites/JoshWildingNewsAndReviews/news/?a=123618

Bis repetita avec un article « original » sur le tweet de Josh Trank ÉGALEMENT TRADUIT http://unificationfrance.com/article39901.html?lang=fr et là, la version originale http://www.comicbookmovie.com/fansites/JoshWildingNewsAndReviews/news/?a=123708 Mais tout va bien, ils ont cité le site anglophone comme « source » (rires).

Et pour finir, Premiere blâme Josh Trank en nous disant que « malgré la bonne foi de Kinberg, Trank n’est pas McTiernan ». Quelle bonne foi ? On parle bien de Simon Kinberg ? L’homme qui nous a pondu Jumper ? Celui qui nous a écrit X-Men Last Stand où ils se battent dans les bois ? Le gars qui a écrit la seule adaptation de Sherlock Holmes où il n’y a PAS D’INTRIGUE avec Downey Jr. ? Ou encore le type qui a scénarisé des épisodes guimauves de Star Wars Rebels ? Le type qui avait déjà réécrit de façon non créditée les deux précédents films ? Soyons sérieux.

 EXPLICATIONS

Bien ! Arrêtons le bullshit et oublions les conneries des analphabètes du neuvième art qui veulent se donner une contenance et prétendre qu’ils y connaissent quelque chose. Réglons le premier détailJosh Trank n’y est pour rien. Pour tous ceux qui sont suffisamment crétins, naïfs ou qui ont récemment mis les pieds dans un endroit qu’on appelle communément la réalité : des gens avec de l’argent vont voir un réalisateur/metteur en scène et lui disent « Tiens ! Toi prendre argent et faire film qu’on veut ! Toi comprendre ? Toi pas faire ce qu’on veut, toi pas avoir argent, nous donner argent à quelqu’un qui fera ce que nous vouloir et toi retourner être réalisateur deuxième équipe sur Joséphine Ange Gardien ! Toi comprendre ? » et après un hochement de tête apeuré, le saltimbanque s’exécute. C’est valable pour tous. Y compris les Tarantino, les Tim Burton et autres De Palma. Pas d’argent, pas de film. Sauf si on a sa propre boîte de production. Auquel cas, le va-nu-pieds devient également producteur et passe du côté obscur. Mais quand on n’a qu’un seul film comme Chronicle à son actif, même si ce fut un succès, on n’a pas trop de libertés de mouvement et on prie de ne pas se retrouver en situation de divergences d’opinion trop souvent car sinon on risque de revoir Mimie Mathy plus tôt que prévu. Pourtant, l’ami Trank fait preuve d’intégrité et de courage. Jeudi soir, Josh Trank a tweeté sur son compte : « Il y a un an, j’avais une version fantastique du film. Et il aurait reçu d’excellentes critiques. Vous ne le verrez probablement jamais. »

Voilà. Le réalisateur lui-même professe qu’on lui a massacré son film au montage. De plus, des scènes ont été retournées. Il faut l’avouer et être honnête : Josh Trank n’est pas forcément le génie qui changera la face du cinéma mais il n’est pas mauvais et soulignons qu’il n’est pas vraiment responsable de l’histoire. Sa participation est plus que minime et la faute incombe à Jeremy Slater et Simon Kinberg. Car aucun réalisateur avec pour seul pouvoir cette fonction n’aurait pu sauver la… le… Allons-y franchement. L’immonde merdasse chiasseuse qui me fait presque regretter Spider-Man 3 avec Vomis Maguire habillé en noir parce qu’il est méchant et qu’il affronte le Venom de That 70s Show. Si si. Ne cherchez pas à dire des platitudes comme « Pire que Green Lantern ? Ou aussi mauvais que le premier Wolverine ? ». Ne me faites pas rire. Non non non… Là, on est dans la catégorie Punisher War ZoneElektra ou Catwoman. On ne tombe pas dans le Superman IV ou Howard The Duck mais ce n’est QUE parce que Josh Trank sait un peu jouer de la caméra et que les acteurs ne sont pas dénués de talent. C’est un réalisateur qui promet et je vous conseille vivement de regarder Chronicle si vous ne l’avez pas déjà fait.

Deuxième point. Les acteurs n’y sont pas pour grand chose non plus. Ils ont lu un scénario et ce n’est pas évident de projeter ce que ça donnera comme produit final SURTOUT si on change l’histoire à coups de réécritures et de scènes retournées.

Troisième point. L’histoire pue. Et pas qu’un peu. De façon spectaculaire. J’insiste. Certains m’accuseraient d’être de mauvaise foi, agressif, de vomir ma bile gratuitement, etc. C’est vrai, ça m’arrive mais là, c’est justifié. Et c’est ici qu’il faut développer car sans arguments, ça ne reste que du venin craché gratuitement sur une cible facile et si tirer sur les ambulances peut s’avérer être un passe-temps agréable (exemple : Nabila), ce n’est pas le but de cet article.

Adapter n’est pas la même chose que de faire une copie conforme d’une bande dessinée et si certains éléments se transposent particulièrement mal à l’écran (le costume jaune citron de Wolverine, le costume d’Apocalypse dans le prochain X-Men, les dialogues de Frank Miller prononcés à voix haute), tenter de coller à l’œuvre originale n’est pas idiot puisque c’était un succès sous ce format. Les deux exemples ci-dessous montrent comment quelques détails peuvent flinguer l’esprit d’un personnage et que les hurlements enragés des fansse comprennent quand ils prirent connaissance de la rumeur que Dr. Doom allait peut-être une femme alors qu’on avait déjà changé l’ethnie de Johnny Storm.

Ce qu’il faut savoir avant tout c’est que le film a été fait pour que la Fox puisse garder les droits. Sept ans s’étaient écoulés depuis la dernière adaptation et c’était la limite pour mettre en branle un tournage ou bien voir la licence repartir chez Marvel (qui d’ailleurs voudrait bien récupérer leur équipe de famille de super-héros parce qu’ils savent qu’ils en feraient une « gagneuse » et que, selon eux, la Fox fait portnawak) et donc perdre une source d’argent convoitée. C’est de cette même façon que s’était mis sur pied le Fantastic Four de Roger Corman en 1992. Bernd Eichinger en avait les droits et pour les garder il a produit un tournage qui ne devait jamais arriver à l’étape de film et dont les images ne devaient jamais être rendues publiques . Ni le staff, ni les acteurs n’étaient au courant de la supercherie : ils insistèrent même jusqu’à faire un montage et mirent de leur propre poche un budget pour la promo et la bande originale ! Mais Eichinger mit un terme à cette dynamique enthousiaste et tua le poussin dans l’œuf en s’assurant que le film ne sorte jamais sur les écrans. Heureusement, d’immondes pirates ont récupéré le bijou et on peut le trouver facilement par des biais peu orthodoxes. Du bonheur pur. Pour la petite histoire, Eichinger a entretemps produit les deux précédentes adaptations de la licence plus que rentables avant de passer l’arme à gauche en 2011. Son stratagème avait bien marché. Notez le logo « 4 » de Susan Storm qui rentre dans sa ceinture car le costume n’est pas à sa taille, les cheveux blancs version RTL9 de Reed Richards et la fermeture éclair sur le costume de la Chose. Ceci étant fait et maintenant que vous devez vous laver les yeux, passons à la critique du film.

EN TANT QUE FILM, INDÉPENDAMMENT DE LA BD. Eh ben c’est franchement pas terrible. Effectivement, le film emprunte à Project Almanac qui lui-même était une pompe de Chronicle. Donc au lieu de « des jeunes construisent une machine pour un voyage temporel en nous montrant des plans et des croquis et ça commence dans un garage », ça donne « des jeunes construisent une machine pour un voyage interdimensionnel en nous montrant des plans et des croquis et ça commence dans un garage ». Ça n’a rien à voir ! S’ensuit une très, très longue mise en place des personnages qui passent leur temps à geindre ou bien à nous révéler leur « psychologie » et une histoire Ô tellement originale, bourrée d’incohérences (on y reviendra). Puis à quinze minutes de la fin on se souvient qu’il faut vite finir le film avec une scène d’action et on ramène le méchant qui veut détruire le monde. Pourquoi ? Parce que c’est un méchant. Le film n’est quasiment que sur les origines du groupe, une énorme scène d’intro avec trois coups de poing et cinq effets spéciaux pour justifier le fait d’appeler ça un film. Faut arrêter de commencer avec les origines des super-héros. On n’est pas obligés de se bouffer ce passage décrété par des cinéastes « parce que sinon les gens, ils comprennent pas ». Certes les gens ne sont pas super futés en général mais là, ça sous-entend carrément qu’ils bavent et qu’ils remuent les lèvres quand ils lisent ! Le premier Batman de Tim Burton, flashback d’une minute et demie. Blade, flashback de trente secondes. Kitsch mais énorme succès : la série télé Batman des sixties ne parle jamais d’origines. On entre dans l’histoire directement. Même Astérix (qui a des super pouvoirs) n’a jamais eu d’origines ! Quant à l’approche peu subtile sur la surmilitarisation, c’aurait été bien… si ça avait été bien fait et pas déjà vu dans Man Of Steel. Enfin… Dites-vous que si vous n’avez jamais ni lu, ni vu, quoi que ce soit qui a un rapport avec les Quatre Fantastiques, ce sera précisément ce qui vous attend. Et vous avez franchement du bol car sinon…

EN TANT QU’ADAPTATION. Hurler. Pleurer. Vomir. Rupture d’anévrisme. Que choisir ?

Les fautifs scénaristes tentent de copier Marvel Studios et puisent aussi bien dans l’univers Ultimate, un univers « reboot » de la Marvel pour permettre à un lectorat plus jeune de lire sans se taper quarante ans de continuité, que dans l’univers classique chez Marvel puisque jusqu’ici cela a toujours bien marché pour la division « Cape et Collants » de Disney. Et ça donnera un côté « jeune » puisque Ultimate Fantastic Four voit son équipe être constituée d’adolescents. Soit. Pourquoi pas ? Même si le puriste en moi crie à la trahison, tentons quand même. Sauf que c’est une catastrophe sans précédent raté et pas qu’un peu. L’esprit des personnages n’est pas respecté du tout. On tente une approche réaliste et plus sombre mais je m’attendais à un moment ou à un autre à entendre une bande originale au synthé par Mark Snow tellement on tombe dans un mauvais épisode des X-Files qu’on regarderait de façon distraite un samedi soir sur M6 tout en bouffant une pizza. Fiou Fiou Fiou Fiou Fiou Fiou (thème de la célèbre série qui revient bientôt sur nos écrans).

Reed Richards est exceptionnellement intelligent et un véritable génie comme le démontre aussi bien la reconnaissance du docteur Storm mais également la création de son dispositif qu’il expose durant une expérience pendant laquelle il téléporte un avion miniature. Alors peut-on me dire ce qu’il foutait toujours avec les autres golios en classe ? Aussi bien quand il est petit qu’à la fin du lycée ? Vu son niveau, ses résultats en maths et en physique ne peuvent être que fabuleux et ses notes très élevées. Et donc il n’a pas sauté de classe ? Ni été mis dans une autre école pour voir ce qu’on pourrait en tirer ? Aux USA ? Sérieusement ? Connaissant bien le système éducatif local, je puis vous assurer que MÊME dans le trou du cul du pays il aurait été repéré puis recruté pour une autre école depuis longtemps. C’est aussi réaliste que Mark Whalberg en scientifique fermier dans Transformers 4. Concernant sa personnalité, c’est du grand n’importe quoi. Sans parler du fait d’abandonner ses potes pendant un an. Le personnage est maladroit, hésitant et n’a pas grand-chose à voir avec ses différentes versions papier.

Ben Grimm… Le personnage est encore plus éloigné du comics que ne l’est Reed Richards. Ben Grimm est un petit gars qui se fait martyriser par son grand frère quand il est môme et il n’a pas l’air d’avoir pris du poil de la bête en grandissant. La notion qu’il soit les muscles de l’opération avant l’accident et le protecteur attitré de son plus intellectuel ami est effacée et il devient ici une victime. Il était footballeur américain dans les deux versions des comics. Avait grandi à New York à Yancy Street et avait fait partie du gang de cette même rue. Et il était pilote professionnel dans la version classique. Là ? Non. C’est le pote de Reed, c’est tout. Il se pointe au milieu de la nuit réveillé par son pote murgé pour aller participer à une expérience secrète financée par l’armée des États-Unis et la sécurité du Baxter Building le laisse entrer comme ça après qu’un Reed Richards bourré dis AU SEUL GARDE DE SÉCURITÉ « Il est avec moi… » alors que la NASA se pointe le lendemain. Tout va bien. Ensuite une fois transformé, il est moche. La chose est censé être moche mais le design avec le nez volé à Monsieur Patate et les rocs qui dépassent de partout, c’est moisi. Sans parler de la psychologie qui n’est jamais fidèle la personnalité de Ben Grimm. La Chose aux yeux bleus et le neveu préféré de la tante Petunia a du charisme à revendre, une grande gueule et il a certes son quota de souffrances et des passages d’introspection frôlant l’auto apitoiement mais il ne deviendrait JAMAIS un « yesman » à la solde de militaires ! Ou de qui que ce soit d’autre, d’ailleurs. 

Johnny Storm s’éloigne du prototype de branleur au sourire Colgate qui est présent dans les deux versions des comics. À la base un casse-cou qui a tout dans le moteur de sa bagnole et pas grand-chose dans le département cellules grises, il forme un duo de choc avec Ben Grimm car le sérieux n’est pas franchement leur truc et il ne capte rien aux nombreuses élucubrations de celui qui deviendra son beau-frère/petit ami de sa sœur. Là ? On a droit à un ado caricatural qui pourrait être ingénieur mais décide de passer son temps à faire du tuning et des courses sur la voie publique en mettant en danger les autres automobilistes parce qu’il a des problèmes dignes d’Evangelion façon « Ouin bouh on se ne comprend pas avec mon père ». Mais il intègrera le projet pour se payer une nouvelle bagnole car Papa ne veut pas rallonger le fric. Ce crétin d se croit indépendant car a une voiture qu’il a défoncée parce qu’il se croyait dans Gran Turismo. Ensuite après avoir couiné car il peut s’enflammer, il devient un bon petit soldat qui obéit au doigt et à l’œil, prêt à donner la patte et faire « Ouaf ! » si les officiers du Pentagone le lui demandent. Il est censé avoir une sœur adoptive mais si son père ne l‘avait pas dit, ce lien fraternel serait plus que transparent (j’ai pas fait exprès, pardon) et on ne l’aurait jamais su.

 Puisqu’on en parle… La kosovare Susan Storm passe son temps à fixer tout et n’importe quoi avec un regard de serial killer, que ce soit des gens ou des écrans. Elle est scientifique comme dans la version Ultimate mais n’a pas du tout la personnalité de la Susan Storm en question. Là où cette dernière est sexy, passionnée et avec une forte personnalité, la version cinématographique est fade, quasiment inexistante. Son lien adoptif n’amène rien a l’histoire, ni à l’émotion, ni à la dynamique et son pays d’origine non plus. La tentative de lui donner un gimmick en la mettant sous écouteurs et en lui faisant écouter constamment de la musique « parce que ça l’aide à se concentrer » relève de la débilité du minable Blade Trinity où la fille de Whistler (interprétée par Jessica Biel) fait des playlist avant chaque combat pour pouvoir écouter son iPod pendant qu’elle se bat. Et dernier détail concernant ce personnage qui me fait regretter Jessica Alba avec ses lentilles bleues que des cosplayeuses vomiraient : on nous bassine dans TOUTES les promos, ou résumés ou bandes annonces que « quatre jeunes se voient transportés dans une autre dimension et deviennent les quatre fantastiques… ». Mais la nana ne fait PAS partie de l’expédition ! Elle se bouffe simplement les retombées qui sont les conséquences de la téléportation alors qu’elle est dans le laboratoire. Pourtant il y a un bel et bien un quatrième membre de l’expédition. Ce qui nous mène donc à…

Victor Von Doom. Trop de choses à dire. L’interprète du rôle est un bon acteur mais comment possiblement sauver cette écriture tellement foireuse ? En gros : Toby Kebbell est capable de performances d’acteur qui relèvent du grandiose mais si on lui dit de faire de la merde, ça en sera. Par où commencer ? Le fait que le personnage est un Américain ? Que c’est un hacker ? Qu’il est parti du projet comme une diva et mis le feu au labo ? Que sa raison de réintégrer ce même projet est parce qu’il aime Susan ? Qu’il est en mode « Cool ! Buvons un coup ensemble, les gars » ? Qu’il devienne un an plus tard un ouf malade (Dino, on pense à toi, tes pins et surtout à Sheraf qui étaient number one) et qui parle de lui-même à la troisième personne ? Qu’on ne nous a pas expliqué pourquoi ? Qu’il a le pouvoir de faire exploser les têtes des gens et quand il se bat avec les Quatre Bras Cassés, il oublie qu’il a ce pouvoir ? Qu’on ne le voit que quatorze minutes à la fin en tant que Doom ? Qu’il a failli s’appeler Domashev mais que suite à la colère immédiate des fans, Fox a eu le bon sens de lui redonner son nom d’origine et non pas Van Damme comme dans Ultimate Fantastic Four (Je vous promets que je n’invente rien)? Que la version de Doom des précédents films (jouée par le gars de Nip Tuck) est mille fois plus fidèle alors que c’était déjà un écart considérable ? Qu’il n’a Rien à voir avec les différentes versions papier de Doom ? Qu’ils ont niqué LE personnage central de l’univers Marvel en en faisant un vulgaire étudiant frustré qui se boit une flasque avec ses potes avant d’être bourrés et de faire les cons ? Qu’ils lui ont mis des pouvoirs pouraves (les deux fois d’avant aussi) et en plus ne les ont pas exploités ? Qu’il a l’air d’un sapin de Noel avec des guirlandes qui s’est pris de la boue ? Vous sentez ma frustration ou je continue ?

Dr Franklin Storm. Bof. Pourquoi pas ? Dans l’univers classique, il était en taule depuis la mort de sa femme après être tombé alcoolique puis meurt suite à une sombre histoire avec les skrulls qui l’exécutent. Dans l’univers Ultimate c’est le chef de projet d’un institut de jeunes prodiges scientifiques situé dans le Baxter Building et il a travaillé préalablement sur un projet pour recréer le sérum du super-soldat  avec Hank Pym, Bruce Banner et Richard Parker. C’est cette version donc qui a été adaptée avec Reg E. Cathey (House of Cards) qui nous campe un Morgan Freeman chauve avec une voix d’une gravité absolue. Constamment. Même quand il tente de faire une blague. Le monsieur n’est pas super futé et insiste lourdement pour reprendre Victor Von Doom dans l’équipe après que ce dernier a foutu le feu, démontré une attirance plus que malsaine pour sa fille et est le roi des mégalos. Puis meurt en allant voir son ancien protégé alors qu’il vient de finir son remake d’Akira avec un joli massacre télékinésique en se baladant dans les couloirs d’une base militaire (Zone Pas 51. X-Files. Mark Snow. Fiou Fiou Fiou Fiou Fiou Fiou.) tuant ainsi d’innombrables soldats. Manque d’anticipation et un peu bête, pour un type qui gère des jeunes à longueur de journée. Et tant qu’à faire, ils auraient mieux fait de faire la fille noire aussi au lieu d’en faire une fille adoptive, quitte à changer d’ethnie. Parce que le coup de la fille adoptive du Kosovo parce que le réalisateur a une famille recomposée, c’est aussi naze que l’influence esthétique dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban du réalisateur car il voulait (et je cite) « mettre des éléments et une sensibilité mexicaine ».

 Comme je l’ai dit maintes et maintes fois depuis le début de cet article, l’histoire est vraiment àààààààààà chieeeer en dessous de tout et j’en profite donc pour vous spoiler un détail de fin qui a fait éclater de rire les gens dans la salle. Après avoir sauvé le monde d’un trou noir (en gros), notre quatuor se retrouve dans une salle avec des militaires haut gradés (ils sont vieux et blancs). Quand les messieurs en question leur disent « Bon, maintenant vous allez bosser pour nous ! », nos héros rétorquent avec un sourire en coin  « Nan ! On veut être indépendants ! ». Les hommes de l’armée haussent un sourcil de curiosité et de gêne. Satisfaits, nos antagonistes irradiés leur répondent « On veut simplement un endroit où travailler ! ». Sur ce, l’équipe se retrouve dans un nouveau complexe militaire, tenu par des militaires, payé par des militaires où ils feront des missions pour des militaires et ils ont même droit à une visite guidée par un militaire. Faisant ainsi d’eux les pires négociateurs du monde. Pour un groupe constitué de trois scientifiques, ils sont remarquablement idiots. En même temps, ils ont eu pour bref Némésis un type qui avait un super pouvoir qui pouvait leur faire exploser leurs têtes à distance et qu’il oublie à l’instant où l’affrontement commence. C’est à la fin qu’ils trouvent leur nom de groupe lors d’un dialogue bien téléphoné qui aurait pu avoir des faux rires tant il était artificiel. Donc entre ça et le nom de leur nouveau QG qui s’appelle Central City (blague car c’est la ville où opère Flash), l’humour, c’est pas le truc des scénaristes non plus. Vous pourrez prochainement menacer votre enfant d’un « manges ta soupe ou bien je mets Fant4stic » et voir la peur s’afficher dans ses yeux ou bien répondre « mais ça existe pas Fant4stic ! C’est pour de faux et pour faire peur ! » en espérant que vous le rassurerez.

POUR RÉSUMER

Réalisation lambda mais ce n’est qu’un deuxième film du metteur en scène. Scénar TRÈS moisi. Personnages pas respectés du tout. Acteurs qui font de leur mieux mais hélas ce n’est pas assez. Et Josh Trank a probablement servi de chair à canon pour que la 20th Century Fox garde les droits cinématographiques des Fantastic Four.

Le succès de la bande dessinée qui continue depuis 1961 est assez simple : c’est une famille. Si les Vengeurs sont des soldats et que les X-Men restent dans le communautarisme entre mutants, les Quatre Fantastiques sont unis par des liens familiaux. Le couple Reed et Sue, le frangin un peu speed qui passe son temps à se chamailler avec le meilleur pote de Reed (futur parrain de leur premier enfant) et on peut même considérer que Doom est l’oncle réac énervé qu’on invite une fois par an pour le repas de Noel qui finit toujours en engueulade. Et cette synergie fonctionne bien. Il suffit de comprendre ce qui définit un personnage et une histoire. Si Warner l’a compris avec Harry Potter ainsi que Marvel avec leurs films ET que ça les a couronnés de succès, pourquoi est-ce que 20th Century Fox foire à ce point ses adaptations ? Et ceci alors qu’ils pourraient apprendre malgré de nombreux exemples de bouses sans noms qu’on regarde pour rire quand on est ivre ratages à leur actif ?

Si vous êtes fans de comics, vous irez le voir quand même par curiosité et je ne vous jette pas la pierre mais ne restez pas sur ces impressions négatives des gens qui ont participé à cette daube infâme fiasco. Découvrez/revoyez Chronicle de Josh Trank avec Michael B. Jordan, Whiplash avec Miles Teller, Rock n’ Rolla avec Toby Kebbell, n’importe quel autre film avec Jamie Bell et quelques épisodes de House Of Cards avec Kate Mara et Reg E. Cathey. Lavez-vous les yeux de tout ceci.