Thor Ragnarok était attendu par les fans. Après 2 volets aux qualités variables, ce nouveau film devait redresser la trilogie. En proposant une histoire cosmique, et une évolution forte des personnages, l’approche de Marvel Studios semble être payante. 

Accueil mesuré de la presse

Avant de parler plus avant de mon avis sur ce nouvel opus de Boucles d’or, voyons ce qu’en pensent la presse spécialisée:

Première.fr : »Thor Ragnarok rappelle ainsi une autre fin de trilogie, Iron Man 3, qui reposait énormément sur l’humour mais ne faisait pas réellement évoluer le super-héros »

Onirik.net : « Si c’est de loin le meilleur Thor de la trilogie, c’est surtout un bon film d’action fantastique qui peut plaire à un public diversifié grâce à son humour à la fois fin et potache et aux effets spéciaux »

Mad movies: « S’il souffre de sa nature hybride et d’un équilibre souvent précaire, Thor : Ragnarok reste l’un des divertissements les plus humbles et les plus généreux jamais sortis des usines Marvel. De là à faire un vrai bon film… l’avenir nous le dira. »

Le Point Pop: « Trop long, assurant épisodiquement le spectacle (le gigantesque démon de feu Surtur est magnifique) mais tout de même plaisant à consommer, Thor : Ragnarok multiplie les clins d’oeil amusants au premier Avengers et, au final, redresse la barre de la franchise après un calamiteux second volet »

Thor version années 80

Thor part à la recherche de son père Odin, disparu depuis l’arrivée de Loki sur le trône. Les deux frères vont partir à sa recherche. Son marteau détruit par Héla, capturé  par une valkyrie alcoolique durant sa quête Thor se retrouve prisonnier sur la planète Sakaar, domaine du grand Maître. Thor devra combattre dans l’arène du Grand Maître face à … Hulk ! L’odyssée cosmique des 2 compères vengeurs les amènera de Sakaar jusqu’en Asgard.

Les 2 premiers films THOR n’ont pas délivré leurs promesses. Le premier film devait établir une dramaturgie shakespearienne sans parvenir à convaincre. Le film suivant a adopté une approche plus sombre, sans y arriver.

Marvel a insufflé une nouveau souffle pour ce troisième volet en ayant recours à la nostalgie des années 80, le style Kirby, le tout saupoudré d’une inspiration de Planet Hulk, chapitre marquant du géant vert. C’est un pari gagnant!  Le réalisateur a simplifié l’histoire et les enjeux. Il émascule son personnage principal, le rabaisse pour mieux le réinventer.

Tout casser pour tout reconstruire

Le héros est contraint à une remise en question de sa condition de Dieu de la Foudre et de sa place en tant que Prince d’Asgard. Bizarrement, c’est en voulant repartir de la prison du Grand Maître, que l’histoire gagne en fulgurance mais aussi malheureusement en potacheries un peu trop présentes.

Les retrouvailles entre Hulk et Thor en sont l’exemple flagrant. Le combat de leurs retrouvailles comporte des moments d’action fulgurantes. En revanche, Hulk a perdu de sa superbe en gagnant le don de la parole. De force de la nature, il est devenu un Drax survitaminé. Dommage.

Le périple de Thor au travers du cosmos est plus intéressant que sa conclusion. Justement, Ragnarok, parlons en. On s’attendait à une conclusion épique et dramatique pour le peuple d’Asgard. Cela avait été d’ailleurs annoncé dans Avengers Age of Ultron. Le déclin de cette Asgard déçoit par son manque d’ambition.

Nous espérions la mort d’un peuple dans une guerre épique. Au lieu de ça, les équipes de Kevin Feige ont opté pour une autre approche, moins violente.

Buddy movie cosmique

Le réalisateur a choisi l’autodérision, et le cosmos pour son personnage principal. Cela s’avère un choix payant, car cela insuffle de la nouveauté dans la vision du personnage. Néanmoins, cela handicape son propos, et amoindrit les enjeux. Pour preuve, le passage fugace d’Odin, qui n’émeut pas ou peu. Taika Waititi a repensé Thor en supprimant les éléments incontournables du personnage ( cheveux longs, marteau) pour ne garder que l’essence même du fils d’Odin: un guerrier. Son évolution est très intéressante, notamment pour ce que cela signifie pour Avengers Infinity War.

Un casting de qualité

En revanche, le traitement de Hulk est un peu décevante. Toujours aussi impressionnant, il perd de son côté « Force de la nature » lorsqu’il se met à parler. Au lieu de percevoir la rage sous-jacente au personnage, il s’en dégage un simplicité et parfois une bêtise, qui casse l’image du Géant Vert.

Cate Blanchett semble prendre plaisir à incarner le vilain de l’histoire et cela se voit. En revanche, pour ce qui est de Valkyrie, le choix de Tessa Thompson ne s’avère pas forcément évident, même si sa prestation est de qualité. Mention spéciale pour Jeff Goldblum, en Grand Maître débonnaire, totalement dépassé par les évènements.

En conclusion ?

Taika Waititi met en place un univers coloré, bourré de caméos bien sentis qui servent l’histoire. La planète Sakaar, ses soldats colorés, les designs technologiques sont autant d’hommages appuyés à Jack Kirby. L’omniprésence de l’humour transforme ce qui devait être une aventure épique en buddy-movie potache. En résulte un final un peu décevant, la promesse d’une destruction épique n’étant pas au menu.