Les dinosaures sont de retour. Initiée par Steven Spielberg il y a plus de 20 ans, la franchise Jurassic Park a popularisé les dinosaures au box-office. Quand on regarde un film de la saga, les spectateurs que nous sommes retombent en enfance. On est toujours autant émerveillé de découvrir des dinosaures, que ce soit ceux que l’on connaît déjà ou les nouvelles espèces.  Si Jurassic Park était en projet dans les volets précédents, il est maintenant devenu réalité. Le parc est ouvert est reçoit une affluence record. Colin Trevorrow décide d’adopter le point de vue de 2 frères qui se rendent au parc pour rejoindre l’administratrice Claire Dearing ( jouée par Bryce Dallas Howard). C’est un jour particulier pour elle car elle doit recevoir le grand patron d’Ingen, successeur de Jim Hammond, Simon Masrani ( joué par Irfan Khan). Ce dernier vient voir sa dernière création, une créature génétiquement modifiée, encore plus féroce que le T-Rex ! Inquiet des conditions de confinement de cette nouvelle créature, Masrani demande qu’on fasse venir Owen Grady pour inspecter la clôture. C’est là que les ennuis commencent …

L’exposition des différents personnages est très bien gérée par le réalisateur.  Il nous fait découvrir le parc au travers du regard des 2 frères et de leur tante Claire qui a elle, une vue d’ensemble du parc à partir de la salle de contrôle, d’où elle gère le parc. Grâce à cela, les personnages et les différents enjeux sont bien identifiés. Colin Trevorrow en profite pour dessiner les contours de ses personnages ainsi que les relations des uns avec les autres dès le début de l’aventure. Par exemple, l’administratrice Claire Dearing est une maniaque coincée et obsédée par le contrôle, alors que le dresseur Owen Grady, ancien marine, a une personnalité plus « organique ». Il s’appuie plus sur ses propres instincts. Quant aux 2 frères Zach et Gray Mitchell, ils vont contribuer à faire monter l’intrigue en puissance. 

On peut le dire d’emblée. Le film de Colin Trevorrow est une réussite dans son ensemble. La vraie star du film n’est pas Chris Pratt ou Bryce Dallas Howard, mais bien l’Indominus Rex, la nouvelle créature sortie des laboratoires d’Ingen. Pour expliquer son existence, Claire explique que bien que le parc soit rentable, les actionnaires veulent avoir toujours plus et que l’effet ‘wahou’ du dinsaure a une durée limitée. Pour faire venir du monde, il faut toujours « plus de dents ». Cette démarche s’avère avoir un effet pervers, car la créature qu’ils ont créée fait preuve d’une réelle intelligence pour mettre à mal la sécurité du parc. Par ailleurs, les autres vedettes du film sont le groupe de 4 vélociraptors dressés par Owen Grady et Barry ( joué par Omar Sy). Présentées au debut du film comme des créatures féroces, elles seront convoitées par la branche armement d’Ingen, qui souhaite militariser ces dinosaures. 

 

 

L’intrigue du film monte progressivement en puissance. Elle pourrait être décrite comme une succession de choix stupides qui aboutissent à des catastrophes. L’indominus rex représente la graine de chaos qui va remettre en question non seulement l’existence même de ce parc mais aussi ramener sur le tapis les questions morales qui ont déjà été posées dans les premiers films : Avons-nous le droit de cloner des dinosaures?

Revenons un instant 22 ans en arrière: Lors de la sortie du premier Jurassic Park, Le Docteur Ian Malcolm, spécialiste de la théorie du chaos, explique que la vie ne peut jamais être contrôlée. Or, c’est ce que voulait faire Hammond avec son parc. Vendre des dinosaures avec un bel emballage.  Déjà, dans ce film, il mettait en garde Jim Hammond contre ce consumérisme effréné qui menait à un « viol de la nature ». On en revient aux questions morales qui nous explosent en pleine face lorsque l’on regarde Jurassic World, car c’est le fruit de l’imagination de Jim Hammond. Colin trevorrow met en avant plusieurs personnages et éléments du premier film afin de mieux faire le raccord avec ce dernier. Outre le fondateur de jurassic Park, le chercheur qui travaille sur les clones, le docteur Henry Wu, fait le lien avec les autres films de la franchise sans empêcher une réelle évolution de l’univers et de l’intrigue. 

Le petit plus du film est indéniablement la présence de Chris Pratt, qui change de son registre comique, pour incarner un personnage plus en retenue. Le réalisateur en fait un des éléments centraux de l’histoire, qui doit composer avec une suite d’évènements. Il s’adapte à la situation sans pour autant en prendre le contrôle. Il en est de même pour les 2 frangins qui enchaînent bourdes et mauvaises décisions pour se retrouver en mauvaise posture chronique. Parmi les personnages présents à l’écran, hormis Owen Grady, personne ne sort du lot. Vincent D’Onofrio, au jeu puissant et nuancé dans Daredevil dans le rôle de Wilson fisk, se trouve cette fois dans un rôle secondaire sans aspérité avec lesquelles il pourrait jouer. Son rôle prend certes de l’importance dans le 3ème acte, en trouvant une réponse militaire radicale à la situation sans prendre l’avis d’Owen Grady en compte. Claire Dearing est le personnage à l’évolution la plus importante: D’une femme d’affaires froide et coincée, elle devient une tante inquiète pour ses neveux. Il aura fallu une situation extrême pour s’en rendre compte. Les 2 frères incarnés par Ty Simpkins, et nick robinson, ne sont pas spécialement attachants. Bien que par moments, on prend peur lorsque surgit le gros monstre, ils ne montrent aucune complicité.Fierté nationale, Omar Sy est dans le film et bénéficie d’un temps de présence plus conséquent que dans son dernier film. Son rôle n’est pas incontournable même si il s’en tire vraiment très bien face aux raptors ! 

 

 

Le climax du film arrive avec sa conclusion. L’indominus rex est certes le joyau du film mais il y en a un autre qui attendait son heure pour faire son entrée. Encore un autre parallèle avec le premier film Jurassic Park, qui valorisait le T-rex. Dans Jurassic World, Colin Trevorrow rend hommage une nouvelle fois au T-rex. Cette nouvelle démarche fait écho au film réalisé par Steven Spielberg. Il lui donne une place de choix dans cette histoire. Mention spéciale pour les raptors, surtout la séquence de chasse, avec des plans bien cools. Ces 4 raptors sont un peu la cerise d’un gâteau bien monté. Le film parvient à trouver le juste équilibre pour dépeindre ces créatures qui se révèlent plus complexe qu’il n’y paraît. Justement la réalisation parlons-en: Colin trevorrow a pris le parti de la lisibilité de l’action. Au contraire d’Avengers 2, l’action est ici composée de plans assez longs pour que l’on comprenne l’évolution de l’action. Un soin particulier est apporté aux scènes d’action impliquant l’indominus rex. Le gigantisme de la bête impose au réalisateur de filmer à hauteur d’homme, rendant la créature enore plus imposante et surtout plus effrayante. Les touches d’humour parsemées sur tout le film rappellent que le film est produit par Steven Spielberg. On est dans son univers. Jurassic World s’incrit dans cette même veine. 

Jurassic World est le blockbuster qui marque la top départ de la période estivale au cinéma. L’histoire du film monte en puissance pour aboutir à un climax impressionnant. Les personnages ne montrent pas assez de profondeur pour se rendre attachants. En revanche, il s’agit là d’un 4 étoiles pour les effets spéciaux, toujours plus poussés, et qui nous amènent à croire l’espace de 2 heures que les dinosaures existent. Mention spéciale à Chris Pratt qui trouve dans cette nouvelle franchise revigorée un nouveau terrain de jeu susceptible de pouvoir faire évoluer son image. L’ennui est totalement banni de ce nouveau film. Un film qui fera plaisir à toute la famille !