Danger Girl … Dès que j’entends ce titre, je sais que je m’embarque vers des aventures en compagnie d’Abbey Chase et ses 2 coéquipières. Créé par J. Scott Campbell et Josh Hartnett, Danger Girl est un agence d’espionnage composée exclusivement de femmes d’action, chacun ayant leur spécialité. Abbey Chase est une ancienne archéologue spécialiste des armes à feu, Sydney Savage,  est un ancien agent des services secrets australien, adepte du fouet, et sa soeur Sonya est une spécialiste de l’arc. Ces 3 amazones des temps modernes vont se retrouver mêlées chacune à leur manière à un complot international qui va amener nos héroïnes à Londres, au Congo et au Moyen-Orient. L’histoire vous entraîne dans un flot incessant d’aventures rocambolesques où Abbey Chase recherche un médaillon au milieu de pirates bien décidés à la faire passer par dessus bord. Elle est sauvée par le député du Prince Sultan A’Zeel Ahmaz , qui souhaite lui confier une mission bien particulière. Quant à Sonya, elle se dépatouille comme elle peut dans la jungle, en essayant de s’échapper des mercenaires à ses trousses, en compagnie de Dallas, un escroc charmeur dont la tête est mise à prix( il n ‘y a pas d’autre mots).

Sydney est en très bonne compagnie à Londres, jusqu’à ce qu’un tueur décide de lui gâcher la soirée et son rencart. Ces 3 intrigues vont s’entremêler pour ne faire place qu’à une seule histoire. L’action et l’humour sont omniprésents. On reconnait bien là la patte du scénariste qui prend soin de ne pas perdre le lecteur dans les méandres de son intrigue. Les personnages principaux sont bien mis en avant, face à des méchants caricaturaux pour certains. Cela pourrait représenter un véritable écueil pour l’histoire mais il n’en est rien. L’histoire ne laisse aucun répit, ce qui est une bonne chose. Des 3 « drôles de dames » c’est bien entendu la belle Abbey Chase qui est au centre de l’histoire. Si les 2 autres protagonistes ont aussi leur moments de gloire, elles ne restent finalement qu’au second plan de l’intrigue. L’originalité de cet album demeure surtout dans la partie graphique. Pour chaque personnage, un dessinateur y est attitré. L’idée est plutôt bonne et donne à l’ensemble un ton frais.i John Royle, qui s’occupe d’Abbey Chase, semble s’inspirer du style du « papa », à savoir J. Scott Campbell. Le style graphique est frais et dynamique, le découpage des scènes y étant pour beaucoup. Les personnages sortent de leur cases pour contribuer à un chaos organisé, notamment au début du bouquin. Harvey Tolibao a en charge Sydney Savage et délaisse le côté fun et cartoony de son collègue pour proposer un style tout en finesse, qui fait énormément penser à l’écurie TOP COW. Le dessin est sombre et plus détaillé aussi. Le détail de son dessin colle avec la ville de Londres. L’ensemble est plutôt raffiné et aérien.

Stephen Molnar prend en charge Sonya et son comparse Dallas dans une virée sauvage digne du film  » A la poursuite du diamant vert », l’aspect comédie d’action y étant omniprésent. Stephen Molnar adopte un style tout en rondeur qui tranche avec les 2 autres dessinateurs. Justement, cette « particularité graphique » donne à l’ensemble un ton fun et frais qui fait plaisir en ce début d’année. 

Tout comme le premier album qui nous avait ravi, Danger Girl trinity est un album stand alone que l’on prend plaisir à lire d’une seule traite. L’intrigue à la fois mystérieuse et fun nous fait voyager à travers le monde entier en compagnie de ces 3 amazones qui n’ont décidément rien à envier à nos modèles masculins. Mention spéciale pour Harvey Tolibao qui s’est clairement inspiré du maître Campbell pour notre plus grand plaisir de la rétine. Glénat Comics nous propose avec cet album une édition soignée, pleine de bonus ( couvertures de J. Scoot Campbell), une histoire enlevée, et des personnages inspirés. Bref, un album à lire d’urgence !!