La couverture de Dave McKean

La chronique de ce mois-ci m’a fait hésiter. Parler du Neonomicon de Alan Moore chez Urban Comics et éventuellement dézinguer un scénariste que j’adore, ou m’extasier devant le nouveau Sandman de Neil Gaiman. Comme j’ai un respect infini pour notre cher ébouriffé sous substances, je me tourne vers l’autre anglais mal coiffé que j’aime tout autant, pour des raisons différentes.

Sandman Overture #1 vient donc de sortir, en VO, et Gaiman offre le plus beau cadeau possible aux fans de cette épopée unique et incomparable. 17 ans après avoir écrit le dernier chapître de son personnage phare, l’auteur a décidé de nous raconter le mystère qui entourait le début de la série initiale.

L'équipe de Rêve !

Si vous n’avez jamais lu Sandman – ce qui en soi est une hérésie (réparable, mais une hérésie quand même) – je vous invite à commencer par lire cette chronique

La couverture de J.H. Williams III

Pour rappel, l’introduction de cette saga culte s’ouvrait sur la capture du Maître des Rêves. Dream, aka Morpheus, aka Sandman, affaibli, nu, n’avait pas pu lutter contre les invocations d’une obscure société secrète de magie. Il a dû rester captif durant des décennies avant de pouvoir s’échapper. Sandman Overture va nous éclairer, répondre à nos questions. Comment et pourquoi Dream, un être si puissant, proche d’un Dieu, a-t-il pu se retrouver dans cette situation ? Ce nouvel opus s’ouvre aux confins de l’univers, dans une autre galaxie. Sur une petite planète où les êtres les mieux équipés pour rêver sont des plantes carnivores aux couleurs éclatantes. Un de ces végétaux est endormi. Il songe.

Une plante au corps noir et à la tête fleurie de blanc lui apparaît. Morpheus le polymorphe vient interagir avec le dormeur, comme à son habitude. Mais très vite, le rêve se transforme en cauchemar. Quelque chose ne va pas. Sandman est en proie à un malaise, puis à une douleur aigüe. Il brûle. Mauvais présage… De leur côté, deux autres Infinis, frère et soeur du Maître des Rêves, Destiny et Death sont préoccupés. Destiny a lu dans son livre omniscient la perspective d’un trouble important à venir. Il convoque Death. Un événement funeste est en gestation. Et sa source émanerait d’une création du Sandman. Le Corinthien et ses orbites oculaires remplis de dents sont vraisemblablement de la partie. L’entité maléfique et rebelle n’a plus envie de suivre les règles.

Ah ! Mes amis ! Quelle entrée en matière riche, dense, onirique ! Et je n’ai encore rien dit sur le dessinateur qui n’est autre que J.H Williams III (Batman, Batwoman, Promethea, Starman, etc… la liste est longue). Le duo est absolument parfait. Quand on sait l’application de Williams III sur ses compositions de page, le baroque qui habite son trait, le résultat graphique ne pouvait être qu’excellent et en parfaite adéquation avec l’univers de Sandman. Je suis charmée et bouleversée par ce nouveau récit. J’attends la suite avec la plus grande impatience !