
Cet été a été le théâtre d’une polémique autour de Mark Millar et Todd McFarlane. Les bonhommes auraient décrété à mots plus ou moins couverts que les comics n’étaient pas pour les filles. Vous savez quoi : fuck that. Je ne vois pas pourquoi avoir des seins ou ne pas avoir de bite devrait avoir une influence sur ce qu’on aime ou n’aime pas lire. Quoique je comprenne que mettre des catégories entières de personnes dans une petite case est toujours rassurant. Bah. Cassons le confort des préjugés ! Comme j’attends la permission de personne pour ouvrir ma gueule, notamment sur les comics, je vais taper l’incrust’ une fois par mois sur Génération Strange. Rock’N’Roll buddies.
Pour ma première descente, j’ai décidé d\’être bien accompagnée. Grant Morrison et Darick Robertson, ça vous parle ? Evidemment. Pour le fameux scénariste Morrison, on citera We3, Les Invisibles, pléthore de Batman dont le fabuleux Arkham Asylum, et tant d’autres bonnes choses. Quant à Robertson : Transmetropolitan (une de mes bibles) et The Boys. Avec ces quelques noms, on imagine bien la gueule du bébé dont ils peuvent accoucher. « Happy ! » vient d’être adapté en français par Delcourt et autant vous dire qu’avant de commencer votre lecture, buvez quelques bières et attachez votre ceinture. Les deux enfants terribles lâchent les chiens !

Nick Sax est un déchet de la pire espèce. La cinquantaine, de l’eczéma plein la face, sa carrière de flic cassée en deux, tout comme son mariage, il s’est reconverti en tueur à gage. Bancal, mais foutrement efficace. Engagé sur un contrat, il va commettre une boulette : tuer le gars de trop qui était le seul à connaître le code d’un compte bancaire plein à craquer. Fichtre. La pègre collée au cul, il se retrouve le corps en miette dans une ambulance. C’est là que quelque chose qu’il n’avait pas envisagé va lui tomber dessus. Un petit cheval bleu ailé lui apparaît et le supplie de l’aider à sauver une gamine en grand danger. Imaginez un peu Bruce Willis dans Die Hard, en plus dézingué, en train d’halluciner devant une apparition de Mon Petit Poney™. Vous tenez l’idée.

Ce petit personnage tout droit sorti d’un cartoon est en fait l’ami imaginaire de la petite fille en question et il répond au nom de « Happy ». On est à l’approche de Noël et plusieurs enfants ont été enlevés par un Santa Claus dégueulasse et fort mal intentionné. Happy a promis d’aider la petite, mais malheureusement le seul à pouvoir le voir est ce putain de Nick Sax, qui dans son nihilisme le plus total n’a rien à branler du destin d’une gosse dans ce monde pourri. Happy va tout mettre en oeuvre pour lui faire changer d’avis.

Comme on pouvait s’y attendre, « Happy! » est un inclassable mal embouché, drôle, complètement cramé. A ne pas mettre entre toutes les mains donc ! Dans un sens déviant, c’est rafraîchissant, vivifiant comme une chaude brise chargée de gazole et de nitroglycérine. Ca dégage les bronches en les faisant flamber ! Une bonne claque dans la gueule, ça fait du bien, ça remet les idées en place.
A noter que RZA, éminent membre du Wu-Tang Clan, a parlé d’adapter « Happy! » au cinéma. Si ça se fait, ça risque de secouer. A suivre…
