Le Glou a rencontré le dessinateur canadien durant la convention et en a profité pour recueuillir ses propos !

Comment êtes vous entré dans les comics ?

En fait, j’y suis entré via ma sœur qui en lisait et je n’avais pas été tentée car je me disais que c’était pour les mômes. L’industrie américaine est différente de sa contrepartie française car aux Etats-Unis c’était vraiment conçu pour les mômes. Elle avait des X-Men de Marc Silvestri, les X-Factor de Walt Simonson et pas de trucs dans le genre. Je me suis pris une claque et j’ai réalisé que c’était ce que je voulais faire et que ce n’était pas que pour les gamins.

Quel fut votre premier travail ?

En fait, mon premier travail a été pour Marc Silvestri à Top Cow Comics. Il avait déjà eu une énorme influence sur moi, ça semblait naturel de travailler pour lui. Je voulais vraiment dessiner comme lui, c’était mon but de l’époque.

Avez-vous fait des études artistiques ?

Non, j’ai appris tout seul comme beaucoup de dessinateur de comics. On a beaucoup lu, beaucoup regardé et on voulait faire des dessins qui avaient de la gueule. Il n’y a pas eu d’apprentissage pour moi hormis mes années qui ont été formatrices à travailler avec Marc Silvestri, Joe Benitez, Brandon Peterson et tout les gars à Top Cow quand j’ai commencé.

Votre premier travail professionnel a été pour quel titre ?

C’était pour Cyberforce. La première accréditation que j’ai pu avoir était pour Cyberforce numéro 6. J’ai fait des décors sur deux pages ! Et le premier boulot que j’ai fait seul était les crayonnés sur Ripclaw ½ et était donné gratuitement avec le magazine Wizard. Et juste après, j’ai fait Cyberforce Annual 1. Donc à peu près un an après avoir débuté.

Vous avez travaillé un bout de temps pour Top Cow.

Oui, j’ai travaillé pour Top Cow pendant les premières sept années.

Des années plus tard vous avez fait quelque chose dont les gens parlent encore : Vous avez remis les compteurs à zéro avec sur les vengeurs avec Brian Michael Bendis sur The New Avengers. Ça a changé la perception du lectorat vis-à-vis des vengeurs par rapport à avant. C’était plus dynamique, c’était plus bien plus sombre. Avez-vous demandé cette ambiance et comment avez-vous atterri là ?

Je dessinais Ultimate X-Men à ce moment là et ça nous a plu de bosser ensemble. C’est très agréable de travailler pour un scénariste comme lui. Et honnêtement quand je dis « pour lui » c’est parce que quand on travaille sur grands titres chez DC ou Marvel, c’est les scénaristes qui dirigent les titres. C’est eux qui mènent la danse et le travail de l’artiste est de complémenter cela du mieux qu’on le peut. Et c’était comme ça avec Bendis. Il savait vraiment quels personnages il voulait pour le livre, il savait quelle ambiance et quel ton utiliser. Il était vraiment l’architecte de tout ça et il l’est encore pour Avengers maintenant. Ce que j’ai pu amener au titre est un style dessin plus sombre qui reflète ma façon de penser et je pense que ça a changé le ton par rapport à ce qui avait été fait préalablement. Alors je me dis que j’ai contribué à tout ça.

 

Absolument. Ils devraient vous mettre sur Barbie ! Ça sera bien plus sombre !

 Dark Evil Barbie ! Ça serait quelque chose !

Puis, après de multiples apparitions de-ci, de-là, vous êtes allé sur les titres Batman en tant que dessinateur puis en tant que scénariste. Comment est-ce arrivé ?

Je voulais faire Batman depuis très, très longtemps. C’était un de mes rêves. J’adore le personnage. J’étais chez Marvel, je m’y plaisais vraiment et je ne voulais pas du tout en partir mais je savais qu’un jour ça allait arriver. De plus, je connais Dan Didio depuis très longtemps et on a établit un rapport de confiance. Je voulais travailler avec lui. Le moment était venu et je voulais écrire à mon tour, ce qui est une folie ! Écrire un titre mensuel et vouloir le dessiner ? Avec mon niveau d’expérience ? Ce n’est pas quelque chose que je tenterais à nouveau prochainement. Pour le moment, j’apprécie vraiment de travailler avec Geoff Johns. On est sur Forever Evil, un énorme cross-over qui sortira plus tard dans l’année. Je suis très enthousiaste et j’adore bosser avec un scénariste de cette trempe.

C’est basé sur les méchants, c’est ça ?

Oui. Que des méchants ! Avec  Lex Luthor en vedette et un énorme ramassis de vilains de DC. Ça suivra Villain’s Month(le mois de méchants) qui arrivera en septembre.

Est-ce que votre passage sur Justice League of America vous a d’une quelconque façon décidé à travailler sur cette saga des méchants ?

En fait, les méchants, c’était déjà prévu. Je m’y étais préparé et en bossant avec Geoff, il semblait naturel que Justice League of America allait m’y amener. Ils cherchaient quelqu’un pour débuter JLA et il me paraissait logique de m’y mettre le plus rapidement possible. Ça fait des années que ça se prépare et ça se fait avec un auteur que j‘apprécie beaucoup. C’est quelque chose de vraiment différent.

Merci d’avoir répondu et j’espère que vous aimerez le reste de votre séjour.

Franchement, c’est mortel ! Des gens sont venus et ils avaient une bouteille de vin qu’ils ont posé sur la table et ils l’ont bu. Là. Comme ça. Génial.